
Il y a des lieux qui imposent le silence… et pourtant le silence n’est pas aux antipodes du devoir de mémoire. La seconde guerre mondiale met en avant des moments de fierté, des actes de bravoure de certains de nos soldats ou de nos concitoyens qui ont su faire face. Ces actes sont racontés avec une certaine fierté et ils ne sont pas restés dans le mutisme de l’histoire.
D’autres lieux imposent le silence pour d’autres raisons.
C’est le cas du camp de Royallieu à Compiègne (60). Comme le décrit le site du mémorial de cette ville ce camp était une « caserne qui a été construite en 1913 et regroupe 25 bâtiments sur une surface de 16 hectares. De 1941 à 1944, elle fut transformée par l’armée allemande en l’un des principaux camps de transit de France. Près de 45 000 personnes y ont été acheminées : internés politiques, résistants, pour beaucoup communistes, civils russes ou américains et juifs. Déportés, soumis au travail forcé et aux mauvais traitements, près de la moitié décède pendant le transport ou dans les camps ».


Ce premier moment de silence impose donc le respect !
Dans le devoir de mémoire il y a ne pas « oublier » mais il y a aussi le respect de ce qui a été donné : la bravoure pour certains, la peur pour d’autres mais pour beaucoup d’entre eux… la vie.
Le silence est donc dans ces lieux un moment de recueillement pour ce qu’il a représenté de souffrance. Car qui dit « camps de transit » nazi, dit aussi parcours vers ce qu’il semble indéfinissable de souffrance : les camps de concentration.
Cet endroit a été un des plus importants du système génocidaire mis en place par l’Allemagne nazie, dans sa folie de race pure mais aussi dans la volonté d’asservir toute opposition à la fois politique et citoyenne en action de résistance envers le régime du Reich.



De ces « transits » vers la « concentration » l’objectif était « l’extermination ». Et là, dans ce dernier point le silence n’est plus possible.
Ce silence ne doit pas exister pour ne pas les oublier. Le Camp de Royallieu est disponible à la visite (hors période COVID) grâce au mémorial de l’internement et de la déportation.



Parce que la délégation Hauts de France des mémoires du Mont-Valérien souhaite perpétuer le devoir de mémoire il nous semblait important de communiquer sur ce site de la seconde guerre mondiale. Nous ne voulons pas oublier… et nous ne voulons pas que certaines pages de l’histoire ne se réécrivent et que l’ambiguïté de ce « silence » ne se reproduise.



Ainsi, par nos articles, nous nous engageons à vous faire découvrir certains lieux, certains moments de cette seconde guerre mondiale qui a tant impacté la France en général et les Hauts de France en particulier.

Stéphane Cerrabino
Délégué Régional des Hauts de France des Mémoires du Mont-Valérien

Jérémy Bouchez
Secrétaire Régional des Hauts de France des Mémoires du Mont-Valérien

Maxence Bouchez
Référent Jeunesse de L’Oise des Mémoires du Mont-Valérien