Un compagnon de la Libération hors normes

Alias : Volume – Adrien Conus est né en 1900 à Moscou.

Il quitte la Russie avec sa famille au printemps 1918 à cause de la Révolution bolchevique. Lycéen à Paris, il est diplômé de l’Ecole spéciale des travaux publics en 1923.

De 1924 à 1926, au 51e régiment du Génie, il participe aux opérations du Maroc. Mobilisé comme sergent-chef de réserve en septembre 1939, il participe au ralliement de l’Oubangui-Chari puis rejoint les Forces françaises libres en août 1940. A Bangui, sous le commandement de son ami Pierre-Louis Bourgoin, il intègre le groupe franc du 2e Bataillon de marche de l’AEF (BM 2).

En 1941, il fait mouvement vers Durban avant de gagner Suez en avril, puis Qastina, en Palestine, où se regroupent les forces terrestres de la France Libre. Le sergent-chef prend part activement à la campagne de Syrie en juin 1941. Promu sous-lieutenant en septembre 1941 il regagne le BM2 en Egypte fin 1941. En mai 1942, en Libye, il a l’idée audacieuse de monter sur le Bren Carrier britannique, le canon de 25 mm français, transformant ainsi ce véhicule chenillé en un engin redoutable qui causera de gros dommages aux véhicules adverses. A Bir-Hakeim, à la tête de sa section il brise tous les assauts blindés dans son secteur.

Affecté à l’Experimental Work Shop du Middle East, il fait preuve d’ingéniosité en mettant au point un autocanon, le « Conus Gun », deux pelotons de ces auto-canons infligent aux blindés et véhicules allemands des pertes considérables. Il rejoint en avril 1943 le 1er Régiment de marche de spahis marocains (1er RMSM) pour prendre part à la campagne de Tunisie.

En octobre, envoyé à Londres, il est affecté à l’unité de parachutistes du colonel Bourgoin et intègre le Bureau central de renseignement et d’action (BRCA). Sous le pseudonyme de « Volume », il est déposé dans l’Ain le 6 juillet 1944 dans le cadre de la mission interalliée « Eucalyptus » ; il rejoint le Vercors. Le 23 juillet, il est fait prisonnier par les Allemands avec quelques camarades. Après avoir été torturé, il est désigné pour le peloton d’exécution avec ses compagnons. Placé devant ce dernier, il bondit sur les hommes qui allaient le fusiller, les bouscule, se jette dans un ravin et se cache dans un trou en se recouvrant de feuilles. Il échappe ainsi à la mort. Blessé, il est aidé par une vieille femme qui le soigne. A peine remis, il rejoint son poste dans le Vercors et prend part aux combats du maquis du Dauphinois. Promu chef de bataillon en septembre 1944, il se bat ensuite en Allemagne en infiltration derrière les lignes ennemies avec le commando A220. Après la capitulation allemande, il met sur pied le commando parachutistes avec lequel il part pour l’Indochine. Lieutenant-colonel il quitte l’Indochine au début de juillet pour revenir en France et se faire soigner. En mai 1947, de retour en Afrique, il reprend ses affaires en main et est nommé Inspecteur des chasses pour l’Afrique équatoriale française. Il s’éteint et il est inhumé à Bangui le 1er septembre 1947.  

Chevalier de la Légion d’Honneur – Compagnon de la Libération

Croix de Guerre 39/45 (5 citations) – Croix de Guerre des TOE avec palme

Médaille de la Résistance avec rosette – Médaille Coloniale avec agrafes

Médaille des Evadés – Distinguished Service Order (GB)

Commandeur de l’Ordre du Parasol Blanc et de l’Ordre du Million d’Eléphants (Laos)

Nous recommandons la lecture du livre ci-dessus de Pierre Servent qui permet de mieux découvrir ce compagnon.

Nous remercions l’Ordre de la Libération pour les informations fournies afin de nous permettre de rédiger cet article.

Patrick Ourceyre Mémoires du Mont-Valérien

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