Josette Torrent

Voici l’histoire d’une très jeune résistante qui ressemble aux actions de résistance menées par notre défunte présidente honoraire Lysiane Tellier et les extraits ci-dessous de son témoignage ressemblent quelque peu à ceux que Lysiane Tellier exprimait aux nombreux jeunes lorsqu’elle en a rencontré avec nous à de nombreuses reprises.

En 1942, son père, résistant lui-même, victime d’un malaise, lui demande de transmettre à sa place un message à 12 ans, elle devient agent de liaison. Elle échangeait des missives, armée d’un simple atlas avec lequel elle faisait semblant de réviser sur les bancs publics, en attendant qu’un messager échange avec elle un manuel de géographie identique. Le père et la fille aideront des gens à passer la frontière du côté de Las Illas. Le 2 mars 1944, Michel Torrent est arrêté. Emprisonné puis déporté, il ne reviendra jamais. En mai 1945, Josette apprend sa mort. Ce n’est que depuis 1993 qu’elle intervient auprès des jeunes. Voici des extraits de son témoignage auprès de ces derniers :

« Un jour de Septembre 1942, mon père, membre du réseau « GALLIA » eut besoin de mon aide. Très fatigué il ne pouvait se déplacer pour un rendez-vous au cours duquel il devait remettre d’importants documents. Il me demanda donc d’y aller à sa place en m’expliquant ce qu’était la Résistance, son engagement, les risques que l’on pouvait encourir et surtout qu’il fallait garder le silence le plus complet sur notre action vis-à-vis de tous et de tout le monde (famille, amis, camarades de classes, etc…).

Pour moi il était tout à fait normal d’accepter car nous n’avions qu’un but, c’était de chasser les Allemands de notre Patrie, et c’est fière de la confiance que mon père m’accordait, que je suis allée au rendez-vous à sa place et c’est ainsi que je suis entrée dans la Résistance à l’âge où les petites filles jouent à la poupée. Dans les actions que nous menions, outre le renseignement, il y avait les passages de personnes en Espagne par la frontière à LAS ILLAS.

Le moment venu, en principe les nuits sans lune, ils étaient installés dans un autobus qui allait de Perpignan à Maureillas. Avec mon père nous partions à bicyclette de Perpignan et récupérions les jeunes gens à Maureillas. Nous partions en colonne, moi devant ma bicyclette à la main, les garçons, puis mon père qui fermait la marche. Lorsque nous rencontrions une patrouille allemande, je faisais fonctionner le timbre de mon vélo et je disais « papa, tu viens », les jeunes gens se cachaient dans la montagne, mon père me rejoignait et le dialogue s’instaurait avec les Allemands, qui n’étaient pas des S.S. Mon père leur racontait qu’il m’accompagnait à LAS ILLAS chez mon oncle et comme j’étais petite et que j’accentuais mon côté enfant, ils ne se sont jamais méfiés de moi et ont toujours cru mon père. »

A travers ces propos nous retrouvons donc quelques similitudes proches des informations que donnait Lysiane Tellier aux jeunes qu’elle rencontraient.

Patrick Ourceyre Mémoires du Mont-Valérien.

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