
Hitler a interdit toute commémoration de l’Armistice. Fin octobre, le feu couve dans plusieurs universités. Les étudiants se livrent à quelques manifestations « V » tagués sur les murs, des œufs sont lancés sur des emblèmes nazis. Des tracts sont diffusés et l’agitation gagne les lycées, il est demandé « rendez-vous le 11 novembre à l’Étoile ».
« Étudiant de France,
Le 11 Novembre est resté pour toi jour de
Fête Nationale
Malgré l’ordre des autorités opprimantes, il sera
Jour de Recueillement.
Tu n’assisteras à aucun cours
Tu iras honorer le Soldat Inconnu 17 h 30
Le 11 Novembre 1918 fut le jour d’une grande victoire
Le 11 Novembre 1940 sera le signal d’une plus grande encore
Tous les étudiants sont solidaires pour que
Vive la France.
Recopie ces lignes et diffuse-les. »
Le 10 novembre la préfecture diffuse des mises en garde et aucune démonstration ne sera tolérée. A 16heurs c’est la fin des cours pour les lycéens qui arrivent de toutes les rues adjacentes de la place de l’Étoile. Des élèves de Janson arrivent avec une gerbe portant de nombreux œillets en forme de Crois de Lorraine. La moyenne d’âge sera établie à 18 ans. La foule est estimée à trois à cinq mille manifestants. A 18heurs les soldats allemands sifflent la fin de la « récréation ». La place de l’Étoile est rapidement vidée. Mais il y a eu des blessés graves, pas de morts et une centaine d’arrestations.
Ce fût la première manifestation collective contre les envahisseurs avec le désir de défendre le pays et la liberté.
Ne les oublions pas car la valeur n’attend pas le nombre des années.
Patrick OURCEYRE Mémoires du Mont Valérien